Union Européenne : la nouvelle politique agricole commune soumise au vote des parlementaires

Union Européenne : la nouvelle politique agricole commune soumise au vote des parlementaires

Après une longue période d’élaboration, les parlementaires européens votent ce 23 novembre, la nouvelle politique agricole commune (PAC), de l’union. Mais ce nouveau programme ne fait pas l’unanimité au sein de l’Union Européenne (UE).

La Pac est une politique mise en œuvre par l’Union européenne, dans le but de développer et soutenir les agricultures des États membres. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2023, si elle est votée aujourd’hui. Mais des agriculteurs et politiques appellent déjà à son rejet, fustigeant entre autres, son manque d’ambition environnementale.

De petites reformes de la politique

L’élaboration même a pris du temps aux parlementaires européens, trois années. Notamment les négociations sur les conditions d’attribution des aides contenues dans la politique agricole commune. Un accord a finalement été trouvé en juin dernier, entre les négociateurs du Parlement et du conseil européen.

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C’est cet accord qui est soumis au vote des députés européens ce 23 novembre. Son entrée en vigueur en cas d’adoption est déjà repoussée du 1er janvier 2021 au 1er janvier 2023. La nouvelle politique agricole commune qui sera valable de 2023 à 2027, prévoit un pactole de 397 milliards d’euros pour soutenir les agriculteurs européens. Un montant pas trop différent de celui des Pac précédents, selon La Croix.

La nouveauté de ce PAC est qu’il laisse la liberté à chaque Etat de décider de la répartition de l’argent sur son territoire. Il prévoit également des primes aux agriculteurs contribuant à la protection de l’environnement et des animaux.

Des appels au rejet de la nouvelle politique agricole commune

Pour Arnaud Rousseau, vice-président du premier syndicat agricole français (FNSEA) « La négociation est globalement satisfaisante ». Ce qu’il espère c’est qu’il n’y ait pas « de retards dans les versements ». Il faut préciser que la France est historiquement, le premier bénéficiaire de la politique agricole commune dans toute l’Europe.

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Cet optimisme du syndicaliste français n’est pas partagé par ses compatriotes et députés européens verts, Yannick Jadot et Bennoît Biteau. Dans une tribune publiée sur Le Monde, ils estiment que « ce qui se joue dans le plus grand silence, c’est la mort de la politique agricole commune ». Pour eux, la Pac « n’est plus aujourd’hui qu’un guichet au service de ses plus gros acteurs. 20% d’entre eux accaparent 80% des aides directes ».

Plusieurs eurodéputés et des agriculteurs appellent au rejet de cette Pac. Pour eux, elle perpétuerait un modèle d’agriculture intensive puisque les subventions données dépendent encore des hectares cultivés, et donc peu respectueuse de l’environnement. Les défenseurs de l’environnement craignent que dans leur nouvelle liberté, les Etats ne s’intéressent pas trop aux défis du changement climat.

Esso A.