Conflit au Tigré : Abiy Ahmed et ses rebelles tigréens unis contre les américains

Au-delà de leurs mésententes qui les ont conduits au conflit au Tigré, le premier ministre éthiopien et les rebelles tigréens ont trouvé le moyen de parler d’une seule et même voix. L’occasion a été les menaces de sanctions brandies par le gouvernement américain contre les belligérants.

Le président américain Joe Biden a signé un décret autorisant à imposer des sanctions contre toutes les parties au conflit. Chose qui a révolté ces derniers.

Les menaces de sanctions américaines

C’est le 17 septembre que le président américain Joe Biden a signé un décret autorisant l’imposition de sanctions contre le gouvernement éthiopien, les rebelles tigréens et toute autre partie impliquée dans le conflit au Tigré. En clair, il s’agit d’un mécanisme par lequel les sanctions peuvent être activées si aucun progrès n’est réalisé sur le terrain.

Anthony Blinken, chef de la diplomatie américaine

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Pour le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, les États-Unis sont prêts à prendre des « mesures agressives », dont des sanctions contre « des dirigeants, des organisations ou des entités » impliqués dans le conflit au Tigré. En dehors du gouvernement fédéral et des rebelles tigréens, sont aussi compris les Amharas et les Érythréens. Selon un haut responsable américain, cité par Rfi, s’agissant de l’Éthiopie, la patience américaine, se compte « en semaines et pas en mois ».

Il ajoute que la volonté des Etats-Unis est de vite obtenir « des mesures significatives pour entamer des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu négocié et permettre un accès humanitaire sans entrave ». Sans quoi des sanctions vont tomber.

Réponse unanime des belligérants dans le conflit au Tigré

Dimanche, les deux principales parties engagées dans le conflit au tigré ont réagi aux menaces américaines. C’est d’abord les rebelles tigréens qui ont répondu à travers un communiqué de leur dirigeant Debretsion Gebremichael. Ce dernier a exprimé son « appréciation pour les efforts cohérents et constructifs » des américains. Mais ces menaces ne l’ont pas fait changer sa position concernant le conflit au Tigré. Il se dit ouvert à des négociations à condition que ses adversaires reviennent à leurs positions d’avant la guerre.

Debretsion Gebremichael, dirigeant de la rébellion tigréenne

 

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Le premier ministre éthiopien, déclencheur du conflit au Tigré, ne compte pas non plus se soumettre à la volonté des américains. Dans une lettre ouverte à Joe Biden, qu’il a signé Abiy Ahmed dit avoir affaire à des forces « terroristes ». Il a ajouté que l’Éthiopie « ne succomberait pas aux conséquences d’une pression conçue par des individus mécontents ».

Quant aux autres parties qui se sont impliquées dans le conflit au Tigré, aucune réaction de leur part n’a encore été notée.

Esso A.