Prévues pour être des manifestations anti Biya, les rassemblements de la diaspora camerounaise se sont transformés en émeutes ce week-end à Genève. Dérives, que les autorités suisses ont sanctionné par des peines judiciaires.
Le séjour du président camerounais Paul Biya en suisse a réveillé ses opposants résidant en Suisse, qui malgré l’interdiction des autorités suisses, ont tenu à organiser leurs manifestations anti Biya.
Sanctions contre les manifestants
L’information de la venue de Paul Biya en Suisse a suscité des rassemblements dispersés par la police. Trois personnes avaient été interpellées en début de semaine, dont une en infraction avec la loi sur les étrangers. Et le week-end, les manifestations anti Biya ont carrément viré à l’émeute. Ce qui a occasionné d’autres arrestations, dont les condamnations n’ont pas tardé.
Onze ordonnances pénales ont été rendues samedi et concernent des interpellations qui ont eu lieu vendredi. Six prévenus ont été condamnés à 50 jours-amende avec sursis pour violation de domicile, deux à 60 jours-amende avec sursis pour violation de domicile et entrée illégale en Suisse ainsi que deux à 80 jours-amende avec sursis pour violation de domicile et infraction à la loi sur les armes.
Une autre personne a écopé d’une peine privative de liberté de 180 jours avec sursis, pour violation de domicile et provocation publique au crime et à la violence, ont indiqué dimanche les autorités genevoises dans un communiqué.
L’ordonnance pénale prononcée dimanche concerne une personne arrêtée samedi matin. Celle-ci a été condamnée à 40 jours-amende avec sursis pour entrée illégale en Suisse et empêchement d’accomplir un acte officiel.
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Manifestations anti Biya pourtant interdites
La manifestation de samedi à Genève a été initialement autorisée, puis interdite. Craignant des dérives comme lors des précédentes manifestations anti Biya, la police avait prévenu dans un communiqué mercredi que ces manifestations pourraient dégénérer et « causer des désagréments ». Des restrictions de circulation ont été mises en place dans le quartier.
Passant outre les interdictions, les organisateurs des manifestations anti Biya ont tenu à exprimer leur mécontentement. Face à l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé pour empêcher l’accès à l’hôtel Inter Continentale où réside le couple présidentiel camerounais, les manifestants ont entrepris de prendre d’assaut, le siège des Nations Unies pour les droits de l’homme à Genève.
Certains manifestants ont ensuite tenté à plusieurs reprises de forcer le passage et jeté des œufs sur les policiers selon l’agence suisse ATS. Ces derniers ont fait usage de canons à eau, gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc, contraignant la foule à se disperser.
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Esso A.