Le torchon brûle entre Pékin et Otan. Les dirigeants de l’Otan ont déclaré, lors de leur sommet annuel à Bruxelles lundi 14 juin, être « préoccupés » par les ambitions de la Chine qui représente un « défi systémique » pour l’ordre international. Accusations auxquelles la Chine a répondu vivement.
La menaçante réponse de la mission chinoise auprès de l’Union européenne a été reprise, ce mardi 15 juin, par le site d’information d’État Pangpai.
Tensions entre Pékin et Otan
Les tensions actuelles entre Pékin et Otan ont pour point de départ la déclaration de l’organisation, hier lundi. A l’issue du sommet à Bruxelles, l’Otan a estimé dans sa déclaration finale, la préoccupation de ses dirigeants à l’endroit de la Russie, mais aussi de la Chine. « Les ambitions déclarées de la Chine et son comportement déterminé représentent des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance », ont affirmé les alliés.
Ce langage rigoureux affiche la Chine comme rival sérieux de l’occident et est source de frictions entre Pékin et Otan. La Chine n’a donc pas tardé à réagir en affirmant que l’expression de défi systémique « calomnie l’évolution pacifique » du pays, qui disposerait de 20 fois moins de têtes nucléaires que les membres de l’Otan.
L’ambassade de Chine auprès de l’UE a ajouté, dans des propos menaçants, « nous ne poserons de défi systémique à personne, mais si on nous pose des défis systémiques, nous ne resterons pas indifférents ». Pékin a également accusé l’Otan de faire preuve d’une « mentalité de guerre froide » et de chercher à « créer artificiellement des confrontations ». L’éditorial du Global Times va dans le même sens, en dénonçant une « conspiration des États-Unis » visant à renforcer les « tendances antichinoises en Occident ».
Position ambiguë des européens dans la tension entre Pékin et Otan
Bien que comptables des déclarations de l’Otan, les pays européens membres, ne semblent pas partie prenante aux tensions entre Pékin et Otan. En effet, à l’issue de la déclaration finale du sommet probablement influencée par les Etats Unis, le secrétaire général de l’Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a cherché à atténuer sa portée. « La Chine n’est pas notre adversaire, notre ennemi », a-t-il affirmé. « Mais, nous devons faire face aux défis posés par la Chine pour notre sécurité ».
Des journaux internationaux comme le Washington Post voient une réticence des pays européens à « affronter la Chine avec plus de force » décrivant en particulier des « discussions virulentes » avec le président français, Emmanuel Macron. Global Times va dans le même sens et tout en image.
Mais comme pour affirmer tout son poids dans ce conflit entre Pékin et Otan, Joe Biden a affirmé lors de sa conférence de presse après sommet « la Russie et la Chine cherchent à nous diviser, mais notre alliance est solide. L’Otan est unie et les États-Unis sont de retour ».
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Esso A.