Remaniement ministériel au Burkina : Kaboré récupère la défense

Remaniement ministériel au Burkina , Kaboré récupère la défense

Le président Roch Kaboré a opéré un remaniement ministériel au Burkina Faso, hier 30 juin. Le président l’avait implicitement promis lors de son adresse à la nation le dimanche passé, suite à la colère des populations excédées par les violences jihadistes. La sécurité et la défense sont les principaux portefeuilles chamboulés.

Le président Kaboré s’octroie le ministère de la défense et se fait seconder par un militaire comme ministre délégué. Il rompt ainsi avec sa volonté de début de mandat de ne pas impliquer de militaire dans son gouvernement.

Deux ministres remplacés

Après sa promesse de prendre des mesures pour faire face aux attaques attribuées aux groupes jihadistes, le président Kaboré a procédé à un remaniement ministériel au Burkina Faso. Les changements majeurs concernent le ministère de la défense et des anciens combattants dont le président burkinabè conserve le portefeuille, et le ministère de la sécurité.

Pour gérer la défense, le président a nommé à ses côtés le colonel major Barthelemy Simporé, comme ministre délégué. Maxime Koné, précédemment ministre délégué chargé des Burkinabè de l’extérieur devient ministre de la Sécurité. Désormais, c’est Clarisse Mérindol, née Ouoba, qui est chargée des Burkinabè de l’extérieur et de l’Intégration africaine.

Pour le reste, le remaniement ministériel au Burkina n’est qu’un jeu de chaises musicales entre ministres sortants, mais le fait notable est l’arrivée d’un militaire à la défense. Répondant ainsi à une partie de l’opinion publique qui estime qu’il faut laisser « la chose militaire aux militaires », mais aussi à la volonté du président de lutter contre l’insécurité sous toutes ses formes

Pression populaire, cause du remaniement ministériel au Burkina

En fin de semaine dernière, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues à Kaya et à Titao pour crier leur ras-le-bol- face l’insécurité.

Les partis de l’opposition ont suspendu leur participation à un dialogue politique et projettent des marches dans tout le pays samedi et dimanche prochain pour dénoncer « l’incapacité du gouvernement » à faire face aux attaques. Ils réclamaient le départ du Premier ministre Christophe Dabiré et du ministre de la Défense Chériff Sy.

Le président avait demandé à ces partis de surseoir à ses marches meetings et ce remaniement ministériel au Burkina pourra peut-être leur faire entendre raison.

Mais « plus qu’un changement de personne, ce que nous attendons, ce sont les mesures fortes promises et ces mesures ne doivent pas attendre, car le peuple est fatigué », a souligné Guy Hervé Kam, coordonnateur du mouvement Sens.

Esso A.

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