Funérailles du président haïtien : les choses se calment-elles à Haïti ?

Funérailles du président haïtien , les choses se calment-elles à Haïti

Les funérailles du président haïtien, ce vendredi 23 juillet, vont-t-elles faire baisser les tensions en Haïti ? De plus que le nouveau premier ministre Ariel Henry a pris fonction le 20 juillet mettant fin au bras de fer qui l’opposait à Claude Joseph, premier ministre par intérim. Mais des heurts qui ont éclaté hier, en lien avec ces obsèques, ravivent le doute.

Les funérailles du président haïtien Jovenel Moïse, assassiné il y a deux semaines, vont se dérouler en privé dans sa région natale de Cap-Haïtien, au nord du pays.

Funérailles du président haïtien après l’installation du nouveau gouvernement

Le premier ministre nommé par Jovenel Moïse avant son assassinat, Ariel Henry a finalement pris ses fonctions. Il était dans un bras de fer avec le premier ministre par intérim Claude Joseph qui a voulu s’imposer après le décès subit du président. Cette situation avait accentuer le flou qui a suivi l’assassinat. Le rétablissement de la situation avant les funérailles du président haïtien, sous l’impulsion des ambassadeurs de différents pays, pourrait faire baisser les tensions.

De plus, le nouveau premier ministre, un habitué des ministères, a promis d’œuvrer au « consensus » dans un pays gangrené par la pauvreté, l’insécurité et la corruption. Il a appelé à l’union nationale pour freiner ce qu’il a qualifié, la veille, de « course vers l’abîme ». En outre M. Henry a promis « des peines exemplaires et dissuasives » pour les auteurs de l’assassinat.

Le nouveau gouvernement a aussi été installé avant les funérailles du président haïtien. La composition de ce gouvernement a été publiée, lundi 19 juillet, au Moniteur haïtien, et est de 18 ministres, dont cinq femmes. Dans ce gouvernement l’ancien premier ministre par intérim occupe le ministère des affaires étrangères et des cultes. Cette normalisation de la situation avec la programmation des funérailles du président haïtien devait sonner le glas de toutes les violences dans le pays.

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Des heurts à la veille des obsèques

Les vieilles tensions entre le nord d’Haïti et l’Ouest, ont ressurgies à la mort de Jovenel Moïse. Ces tensions étaient alimentées par un ancien antagonisme entre les deux composantes de la population haïtienne. Les noirs descendants d’esclaves vivant plus au Nord et les métis qu’on appelait « mulâtres » plus au Sud et à l’Ouest, où se trouve la capitale, Port-au-Prince.

A la veille des funérailles du président haïtien, les partisans de Jovenel Moïse font entendre leur voix. Ils ont décidé d’empêcher les gens de Port au Prince de venir aux funérailles du président haïtien car ils accusent l’élite haïtienne d’être derrière la mort de leur président. Leur argument est que Jovenel Moïse est le cinquième chef d’Etat originaire du Nord à avoir été tué dans l’Ouest.

Aussi des barricades ont été érigées sur les routes nationales qui mènent au Cap-Haïtien. Des coups de feu ont même été entendus. Les Haïtiens de l’Ouest sont accusés d’avoir perpétré ces assassinats.

« Nous n’irons nulle part, nous resterons ici, nous demandons des réponses, je vous le dis, personne ne nous fera partir d’ici. Nous resterons pour demander justice pour notre président Jovenel Moïse, jusqu’à présent personne ne nous a rien donné », peut-on lire sur euronews.com.

Bien que la police ait arrêté une vingtaine de mercenaires colombiens et affirmé avoir mis au jour un complot organisé par un groupe d’Haïtiens ayant des liens avec l’étranger, l’assassinat du président n’est toujours pas élucidé, et le nouveau gouvernement et ces obsèques privées qui s’annoncent ne semblent pas pouvoir calmer les choses.

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Esso A.