L’immigration clandestine: la pomme de discorde entre les Comores et la France

L’immigration clandestine: la pomme de discorde entre les Comores et la France

Les tensions entre le département français de Mayotte, dans l’océan Indien, et sa voisine l’Union des Comores montent. Cette pomme de discorde est liée au phénomène de l’immigration clandestine. En effet, il s’agit d’un climat marqué par l’afflux continu de migrants en provenance des Comores et, principalement, de l’île de Ndzouani (anciennement île d’Anjouan), la plus proche des côtes septentrionales de Mayotte. Sur les deux dernières années, la France a reconduit 40 000 Comoriens aux frontières, mais près de la moitié de la population de Mayotte reste de nationalité comorienne.

Ce lundi 8 février, un simple échange entre le ministre des affaires étrangères françaises, Jean-Yves Le Drian, et son homologue comorien a eu lieu en visioconférence avec pour objectif d’apaiser les tensions.

Le non-respect d’un accord sur l’immigration clandestine

L’accord-cadre signé à Paris le 22 juillet 2019 par les deux ministres des affaires étrangères, et approuvé par Emmanuel Macron et le président comorien, Azali Assoumani, était censé ouvrir « une nouvelle dynamique de partenariat ». Un an et demi après, le bilan n’est pas à la hauteur des attentes. Raison pour laquelle le député français Mansour Kamardine, et autres de Mayotte ont brillé par leur absence une rencontre consacrée à la reconduction de l’accord.

« Nous avons la certitude que du côté des Comores, ils considèrent l’utilisation de l’immigration clandestine comme une arme de destruction massive de tout développement. Donc on ne se met pas à négocier avec quelqu’un qui nous déclare la guerre », a déclaré Mansour Kamardine.

Pour le député français, le fait d’appeler fin janvier ses compatriotes à arriver« par milliers » sur le sol français constitue une déclaration de guerre de la part du gouverneur d’Anjouan.

Propos rejetés par le ministre comorien des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères comorien, Doihir Dhoulkamal ne semble pas concerné par les déclarations du gouverneur d’Anjouan. Il rejette ainsi ses propos et assure que son gouvernement est dans une logique de réduction l’immigration clandestine.

« La position du gouvernement comorien, ce n’est pas le gouverneur d’Anjouan qui la porte. Nous sommes en train de nous équiper en bateaux de surveillances en radars, nous allons former les gens pour qu’ils soient encore plus efficaces sur la surveillance…. Tout cela, ce sont des gages de notre bonne volonté de vouloir stopper ces déplacements. ». C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères comorien.

Lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, a déclaré vouloir « renforcer la gestion concertée » entre la France et les Comores, sur la question des flux migratoires.

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