Afrique du Sud : une nouvelle phase de l’arrestation de l’ancien président Jacob Zuma enclenchée

Afrique du Sud , une nouvelle phase de l’arrestation de l’ancien président Jacob Zuma enclenchée

L’ultimatum pour se rendre étant passé, la police avait pour ordre d’arrêter l’ancien président Jacob Zuma au plus tard le mercredi minuit. Mais l’ancien président sud-africain s’est constitué prisonnier une demie heure avant la fin de l’ultimatum.

L’ancien président Jacob Zuma avait été condamné à quinze mois de prison ferme la semaine dernière, pour outrage à a justice. Il avait jusqu’à dimanche pour se rendre, faute de quoi la police devait l’arrêter. Zuma n’a pas fait fi de ce deuxième ultimatum.

Suspens entretenu par le président Jacob Zuma

Les recours engagés en urgence par son équipe juridique n’ayant pas suffi à repousser l’ordre de l’arrêter émis par la Cour constitutionnelle, l’ancien président Jacob Zuma avait le choix entre se faire arrêter ou se rendre. Il a choisi, jusqu’au bout du suspense, éviter des remous que son arrestation pouvait causer, étant donné la détermination de ses partisans à éviter un tel scénario.

C’est donc une demi-heure avant la fin de l’ultimatum, qu’un convoi d’une dizaine de voitures a quitté à vive allure la résidence de Jacob Zuma à Nkandla, en pays zoulou (Est), selon l’AFP sur place. L’ancien président Jacob Zuma Il n’a été ni vu, ni entendu.

 

Mais sa reddition a été confirmée par un tweet de la fondation qui le représente. « Le président Zuma a décidé de se conformer à l’ordre d’incarcération. Il est en route vers un établissement correctionnel » dans la province du Kwazulu-Natal, pouvait-on lire. Le ministère de la Police a confirmé peu après sur twitter qu’il avait été « placé en détention ».

Ce n’est pas « un aveu de culpabilité », a toutefois souligné le porte-parole de Jacob Zuma, Mzwanele Manyi. Rappelons que sa condamnation ne concerne pas le fond de l’affaire pour laquelle la justice voulait l’entendre mais plutôt son refus de répondre aux questions de la commission d’enquête sur la corruption.

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Une affaire d’arrestation qui a fait couler beaucoup de salive

Les recours en justice de l’ancien président Jacob Zuma ont fait planer l’incertitude sur son arrestation. Il a obtenu que la Cour constitutionnelle réexamine sa sentence lors d’une nouvelle audience prévue lundi le 12 juillet. Il avait aussi réclamé la suspension de son arrestation d’ici là, mais la décision du tribunal de Pietermaritzburg (Est) doit être rendue vendredi.

La police, elle-même, avait laissé entendre ces derniers jours qu’elle risquait de renoncer à arrêter le président Jacob Zuma. Dans un courrier adressé lundi à la Cour constitutionnelle, elle avait annoncé qu’elle n’interviendrait pas avant l’aboutissement des recours judiciaires. Avant de se dédire mercredi matin, par la voix du ministre de la Police Bheki Cele qui a affirmé n’être « pas prêt à affronter des accusations d’outrage à la justice » pour ne pas avoir exécuté l’ordre.

 

 

Jacob Zuma avait prévenu, devant ses soutiens samedi, qu’il fallait s’attendre à des violences si la police « osait » l’arrêter. C’est peut-être pour éviter cela qu’il a décidé de se rendre.

L’ancien président est accusé d’avoir pillé les ressources publiques pendant ses neuf années au pouvoir (2009-2018). Englué dans les scandales, il avait été poussé à la démission en 2018.

Esso A.

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