Siera Leone : Le procès de l’Ange Gabriel ancien chef rebelle, délocalisé

Le procès de l’Ange Gabriel, l’ex-rebelle sierra-léonais, de son vrai nom Gibril Massaquoi s’est ouvert ce matin de mercredi 3 février. Il est accusé de crimes de guerre et d’une longue liste d’exactions graves durant la guerre civile au Libéria. Après son ouverture dans un premier temps en Finlande, à Tampere où vit l’accusé depuis 2008, la cour se déplacera pour au moins deux mois au Liberia, puis en Sierra Leone pour entendre une centaine de témoins.

Kelsey Guthrie-Jones, avocat au sein de l’ONG suisse Civitas Maxima, à l’origine de la plainte contre Gibril Massaquoi se prononce.

Une délocalisation du procès de l’Ange Gabriel historique

Cette démarche historique du procès de l’Ange Gabriel réjouis plusieurs défenseur des droits de l’homme. « Cette démarche est fascinante, car elle montre l’importance de rendre la justice au plus près de l’endroit où les crimes ont été commis », a-t-il expliqué. Quatre juges, deux procureurs et un avocat de la défense qui feront le déplacement. Cette décision change donc les pratiques de la justice pénale internationale en cours. Toutefois, elle est saluée par toutes les organisations des droits de l’homme.

« Elle est importante également, car elle permet aux populations locales de suivre la procédure juridique, d’être impliquées d’une manière ou d’une autre dans ce qui se passe, plutôt que d’avoir des informations par d’autres sources sur un procès qui les concerne mais qui se passe dans un lieu très éloigné », affirme Kelsey Guthrie-Jones à RFI.

Le procès de l’Ange Gabriel, un espoir pour les populations

Le procès  Massaquoi donne ainsi l’espoir aux victimes d’une justice à domicile.
Arrêté en mars 2020, à Tampere dans le sud de la Finlande, son procès pour crimes de guerre s’était ouvert dans cette même ville le 3 février. Mais, au lieu de déplacer plus de 80 témoins en Finlande, les juges finlandais ont décidé de transférer la cour à proximité des lieux, où  l’« Ange Gabriel » est accusé d’avoir commis des crimes.

Son procès durera jusqu’en juin, le verdict est attendu en septembre.

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