Les médias nigérians subissent des pressions de la part des autorités. En effet, après avoir coupé, vendredi 4 juin l’accès à Twitter, l’organe de régulation audiovisuelle, la National Broad casting Commission (NBC), exige des médias nigérians de suspendre leurs comptes du réseau social. Ce qui a entrainé la réaction de ces médias.
« Sera considéré comme antipatriotique tout média audiovisuel s’il continue à utiliser Twitter, qui est suspendu », indique le communiqué de la NBC. Mais du côté des partenaires internationaux, cette mesure ne constitue pas la solution. C’est à travers un communiqué conjoint.
Les médias nigérians ne comptent pas respecter cette mesure
Avec ce communiqué de l’organe de régulation audiovisuelle, les médias audiovisuels craignent de tomber sous le coup d’amendes ou de poursuites. Toutefois, les médias nigérians écrits ont continué leurs activités sur ce réseau social, via leur réseau privé virtuel (VPN). La corporation s’insurge contre cette mesure. « Nous ne sommes pas inquiets car c’est notre travail et il doit être fait ». C’est ce qu’a déclaré le directeur de publication de Premium Times.
Contacté par RFI, le syndicat national des journalistes de plusieurs médias nigérians dénonce une mesure qui « va absolument à l’encontre de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, s’insurge le président du syndicat, Emmanuel Ogbeche. « Lorsque vous commencez à bloquer l’accès à une plateforme majeure qui sert la population comme Twitter, comment alors les médias peuvent-ils rendre des comptes aux gens ? Ceci n’est pas bien, nous trouvons cela contestable, nous trouvons cela dérangeant. Nous espérons que le gouvernement nigérian va corriger ce déséquilibre aussi rapidement que possible», a-t-il déploré.
Un dialogue entre les médias nigérians et le gouvernement en cours
Le syndicat des journalistes exerçant dans les médias nigérians précise que des discussions sont engagées avec le gouvernement pour permettre aux médias audiovisuels de reprendre leurs activités sur le média social Twitter. Ce dialogue est « en cours depuis que le très controversé Broad casting Code a pris effet. Nous continuerons à dialoguer avec le gouvernement dans l’espoir que cet article de ce code soit retiré. Nous continuerons à nous engager dans cette voie parce que le dialogue reste la seule option pour nous la seule option pour nous de remédier aux lacunes des réglementations et des codes existants dans l’industrie de la radiodiffusion », a indiqué le syndicat.
Il faut rappeler que c’est le vendredi soir, le ministère de l’Information et de la Culture avait annoncé que le gouvernement suspendait pour une durée indéterminée les services du réseau social suite à la suppression d’un tweet du président Buhari, estimant qu’il enfreignait ses règles d’utilisation en matière de conduite haineuse.
Atsu Kofi