Espagne : une bénévole espagnole de la croix rouge harcelée pour avoir réconforté un migrant

Espagne : une bénévole espagnole de la croix rouge harcelée pour avoir réconforté un migrant

La bénévole espagnole de la croix rouge Luna Reyes a réconforté un jeune immigré sénégalais sur la plage. Cela a fait la une de plusieurs journaux. Mais son geste a provoqué la colère de certains internautes qui depuis ne cessent de la harceler sur les réseaux sociaux avec des insultes racistes.

Le geste de Luna Reyes ne lui a pas valu que des applaudissements. Cette bénévole espagnole de la croix rouge a réconforté un émigré sénégalais, qui a réussi à rejoindre la plage de Tarajal à Ceuta, en lui faisant une accolade.

Le geste de la bénévole espagnole

« J’ai son regard perdu gravé dans ma tête. Je sais qu’il était originaire du Sénégal et j’ai son regard perdu gravé dans ma mémoire. Ses yeux étaient très rouges. Je lui ai juste fait un câlin », répète, encore, Luna Reyes Segura. Elle ne veut pas s’adresser aux médias car elle considère que « donner un câlin à quelqu’un qui demande de l’aide est la chose la plus normale du monde ».

Luna se sent coupable de ne pas avoir pu empêcher le jeune sénégalais d’être renvoyé de l’autre côté de la frontière. Elle n’avait pas le temps de savoir s’il était dans une situation particulièrement vulnérable. Elle ne sait pas son nom, seulement qu’il est venu du Sénégal. Elle l’a vu pleurer comme un enfant en tenant la main de son ami, qui était apparemment inconscient.

« Ce câlin était sa bouée de sauvetage », lance-t-elle. « Il pleurait, j’ai tendu la main et il m’a serrée dans ses bras », décrit-elle. « Il est resté collé à moi comme une patelle. Ce câlin était sa bouée de sauvetage.

Réactions des internautes

Le cliché a rapidement commencé à devenir viral. En plus des nombreux témoignages de gratitude, la bénévole espagnole a commencé à être harcelée par des partisans du parti d’extrême droite espagnol Vox et d’autres personnes indignées par l’arrivée de migrants à Ceuta. « Ils ont vu que la personne que je réconfortais était de couleur noire, ils n’ont cessé de m’insulter et de me dire des choses horribles et racistes. Nous ne sommes pas formés pour vivre quelque chose comme ça », a témoigné Luna à la chaîne de télévision espagnole RTVE.

« Que ferais-tu si tu étais seul avec quatre d’entre eux, ils te violeraient sûrement », a-t-elle vu consultant son téléphone. Elle est rapidement passée en privé sur les réseaux sociaux.

Lorsque la nouvelle du harcèlement de la jeune fille est tombée, les internautes ont commencé à se mobiliser. Les hashtag #GraciasLuna et #OrgulloLuna tentent de contrer les manifestations xénophobes et sexistes. Rita Maestre, conseillère municipale de Madrid, et Nadia Calviño, ministre espagnole de l’économie, ont notamment tweeté pour la soutenir, tout comme le secrétaire général de la Croix-Rouge.

De son côté, la bénévole espagnole ne pense pas avoir fait quelque chose de spécial. Elle décrit le fait de réconforter quelqu’un dans le besoin comme « la chose la plus normale que l’on puisse faire ». La jeune femme ne connaît pas le nom du migrant sénégalais, mais elle lui a donné un peu d’eau en voyant qu’il était fatigué.