Brésil : Qu’est-il encore reproché au sulfureux président Jair Bolsonaro ?

Brésil , Qu’est-il encore reproché au sulfureux président Jair Bolsonaro

Le président brésilien Jair Bolsonaro doit surement aimer attirer l’attention sur lui. Après l’épisode de la forêt amazonienne et la minimisation de la pandémie de covid19, c’est en accusant le système de vote brésilien de frauduleux, qu’il se distingue. Et cette fois, la plus haute juridiction électorale du Brésil a décidé d’ouvrir une enquête sur lui.

A l’approche des élections générales de l’an prochain, Jair Bolsonaro s’est attaqué au système de vote électronique et la légitimité des élections au Brésil. Ce qui lui vaut une enquête du Tribunal supérieur électoral.

Ce qui lui est reproché

Elu, haut la main, en 2018, Jair Bolsonaro a plus d’une fois, fait la une des médias internationaux. Avec son tempérament impétueux, digne de l’ex-capitaine de l’armée qu’il est, il ne manque jamais d’occasion de s’opposer à la ligne que veulent imposer les instances internationales.

Et à un an des élections générales dans son pays, le président s’attaque régulièrement au système de vote électronique qui selon lui permet des fraudes. Affirmations qu’il a réitéré lundi, en affirmant que sa victoire de 2018 était « un miracle ».

Mais c’est à l’issu de son discours diffusé en direct sur Facebook jeudi dernier que, la justice a décidé d’ouvrir l’enquête. Dans la vidéo, il affirmait pendant plus de deux heures que les deux dernières élections présidentielles avaient été entachées de fraudes. Le Tribunal supérieur électoral (TSE) a décidé, lundi 2 août, d’enquêter sur Jair Bolsonaro pour ses attaques constantes et sans preuves concernant la légitimité du système de vote électronique.

Il est soupçonné d’« abus de pouvoir économique et politique, d’utilisation abusive des médias, de corruption, de fraude, de veto d’agents publics et de propagande extemporanée (non-préméditée, NDLR) dans ses attaques contre le système de vote électronique et la légitimité des élections générales de 2022 »,

La haute juridiction électorale a demandé également au Tribunal fédéral suprême (STF) d’enquêter sur le dirigeant d’extrême droite pour avoir propagé de fausses nouvelles sur les élections ; notamment dans son direct sur Facebook.

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Une position du président soutenue malgré les élections passées

Le chef de l’Etat, qui sera candidat à sa réélection, ne défend pas un retour au vote par bulletins en papier, mais l’impression d’un reçu par l’urne électronique pour que chaque suffrage puisse être recompté en cas de contestation.

Ce discours trouve un écho auprès d’une partie de son électorat. Ce dimanche, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du Brésil, dont Sao Paulo, Rio de Janeiro et Brasilia, en faveur du bulletin de vote imprimé.

Mais remettre en cause la transparence d’un système qui a pourtant fait ses preuves depuis vingt-cinq ans, a dû énerver les juges qui ont, à l’unanimité, lancé une enquête pour déterminer si Jair Bolsonaro a commis des délits d’abus de pouvoir, de corruption et de fraude.

Et, le président du TSE, Luis Roberto Barroso, que Bolsonaro avait traité d’« imbécile » n’est pas du même avis que Bolsonaro. Il estime, au contraire, que l’impression de reçus en papier pourrait exposer le vote « aux risques de manipulation du passé ».

Il y a trois semaines, M. Jair Bolsonaro avait déjà défrayé la chronique, en semant le doute sur la réalisation du scrutin de 2022. « Ou nous faisons des élections propres au Brésil, où il n’y aura pas d’élections », avait-il affirmé. Et il a réaffirmé lundi qu’il n’accepterait pas des élections qui ne seraient pas « propres et démocratiques ».

Esso A.