Conférence sur la Lybie : nouvelles retrouvailles à Berlin

Conférence sur la Lybie , nouvelles retrouvailles à Berlin

La deuxième conférence sur la Lybie se tiendra ce mercredi 23 juin, une nouvelle fois, en Allemagne. L’objectif de cette deuxième rencontre, est de consolider les avancées des derniers mois, notamment sur la tenue d’élections.

La présence de tous les acteurs de la région, y compris le gouvernement de transition Libyen, cette fois-ci, fait espérer un résultat différent de celui la première conférence. En effet, le retrait des forces étrangères a été exigé par la première conférence sur la Lybie, en vain.

La conférence bis

Les principaux pays impliqués dans le conflit Libyen se réunissent à Berlin, mercredi 23 juin, dans le cadre d’une nouvelle conférence sur la Lybie. Cette nouvelle rencontre est baptisée « Berlin II ». Le principal enjeu pour la diplomatie allemande, 18 mois après la première conférence, sera d’obtenir des garanties sur la tenue simultanée des élections présidentielle et législatives le 24 décembre.

Le gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a promis de les organiser. La nouveauté de la rencontre sera la participation des acteurs libyens.

Depuis la première conférence sur la Lybie, des progrès ont été réalisés. Il y a un cessez-le-feu entre le régime internationalement reconnu à Tripoli et les forces de Khalifa Haftar dans l’est du pays. Un gouvernement d’union entre ces deux factions rivales a aussi été constitué et l’extraction du pétrole a repris. Et l’Allemagne s’en réjouit.

Cependant des couacs subsistent. Ils portent sur les livraisons d’armes et l’arrivée de mercenaires qui n’ont jamais cessé : « ceux qui se sont engagé, la dernière fois à Berlin, à retirer leur troupe, n’ont pas respecté leur parole » a déploré le chef de la diplomatie allemande. La Libye n’est toujours pas stabilisée et un nouveau conflit peut éclater à tout moment.

Les élections, objectif phare de la rencontre

La stabilité de la Lybie passera par des élections libres en fin d’année. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a réaffirmé, lundi, cette position de son pays, lorsqu’il déclarait : « il est essentiel pour la poursuite de la stabilisation du pays que les élections aient lieu comme prévu et que les troupes et combattants étrangers quittent effectivement la Libye ».

C’est l’objectif qui attire autant de monde à cette deuxième conférence sur la Lybie, notamment le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui devrait intervenir en vidéo. Les États-Unis seront aussi représentés par le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en tournée européenne. D’autant plus que des doutes subsistent sur la réelle volonté du pouvoir en place de voir se dérouler ce scrutin à la fin de l’année.

Des responsables politiques libyens accusent l’actuel exécutif, dirigé par Abdel Hamid Dbeibah, de vouloir s’incruster au pouvoir. Mais « la date des élections est acceptée par tous », veut croire un diplomate, qui redoutait que le gouvernement de transition « n’ait aucun intérêt pour les élections », avant d’être rassuré par les discussions préliminaires.

Cette deuxième conférence sur la Lybie peut se limiter à de « simples déclarations d’intention » mais il peut aussi permettre des « progrès » sur la voie d’élections en décembre, explique à l’AFP Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye au sein du think tank Global Initiative. Et c’est sur cette deuxième option que mise la diplomatie allemande.
                                                                                                 Esso A.

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