Chili : le candidat de gauche, Gabriel Boric, élu président de la République à 35 ans

Chili : le candidat de gauche, Gabriel Boric, élu président de la République à 35 ans

Par une victoire importante sur son adversaire, le candidat de gauche, Gabriel Boric, a été élu dimanche, président du Chili. Son adversaire malheureux au deuxième tour, Antonio Kast, a officiellement reconnu sa défaite.

La victoire de Gabriel Boric est une surprise, non seulement compte tenu de son âge, mais aussi du fait qu’il a terminé deuxième au premier tour. L’ancien leader de mouvement estudiantin a réussi à rassembler autour de lui 55,87% de l’électorat chilien contre 44,13 % pour son adversaire.

Parcours triomphal de Gabriel Boric

Avec son élection à la présidence du Chili, Gabriel Boric devient à 35ans, le plus jeune président de la République de l’histoire du pays. Et pourtant, personne n’attendait ce candidat de gauche, ayant l’âge limite pour se présenter et portant des convictions politiques opposées à ce qui a été depuis longtemps en cours, au Chili.

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Il s’est fait connaitre du pays en 2011, en accompagnant un grand mouvement estudiantin réclamant une réforme du système éducatif. Il était alors président de la Fédération des étudiants de l’université du Chili (FECH). En 2014, il est élu député de la région de Magallanes, alors qu’il se présentait en tant que candidat indépendant. Un mandat qui lui sera renouvelé quatre ans plus tard.

L’ascension de Gabriel Boric s’est poursuivie avec sa victoire surprise aux primaires de la gauche en juillet dernier. Il a terminé deuxième, au premier tour de la présidence, à deux points de son rival Jose Antonio Kast. Ce dernier, plus habitué de la joute présidentielle, semblait en passe de devenir président. Mais Gabriel Boric a su, pendant les quatre semaines de l’entre-deux tours, mobiliser plus de monde autour de lui, pour finalement l’emporter avec 11 points d’avance sur son rival. Ce dernier a félicité le nouveau président.

Un nouveau programme qui convainc plus

Gabriel Boric a défendu un projet d’État-providence au cours de sa campagne. Une rupture avec la politique de ce pays considéré comme le laboratoire du libéralisme en Amérique latine. Le candidat avait même déclaré que « si le Chili a été le berceau du néolibéralisme en Amérique latine, il sera aussi son tombeau ».

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Dans son programme, le nouveau président reprend les demandes du mouvement social d’octobre 2019 contre les inégalités. Il promet ainsi une profonde réforme de la santé, des retraites et de l’éducation, privatisés sous la dictature d’Augusto Pinochet. Il prévoit aussi d’augmenter les minimas vieillesse et le salaire minimum, qui sont très faibles aujourd’hui par rapport au coût de la vie.

« Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables » a-t-il déclaré devant ses partisans célébrant sa victoire. Mais la tâche ne sera pas aisée pour Gabriel Boric. Le parlement élu en novembre n’est pas entièrement acquis à sa cause. Il devra négocier avec l’opposition de droite pour faire passer ses réformes. En attendant sa prise de fonctions, le 11 mars, le nouveau président a lancé « nous sommes unis. Nous sommes l’espoir. Nous sommes plus quand nous sommes ensemble. Continuons ! », sur son compte twitter.

Esso A.