L’opposition djiboutienne se prépare à prendre le pouvoir dès la chute du régime en place dirigé par le président Guelleh. C’est dans cette logique que trois partis politiques, le mouvement armé FRUD, quatre ONG et une douzaine d’activistes ont signé la Charte pour une transition démocratique. La signature de cette Charte intervient au moment où l’élection présidentielle du 9 avril est proche. Pour cette coalition, c’est la certitude que le régime finira par tomber. Elle est donc déterminée à proposer un plan de transition.
Alors que le président Guelleh, au pouvoir depuis 22 ans, est candidat à un cinquième mandat, l’opposition prépare l’après. La charte prévoit une transition de deux ans avec de nouvelles institutions et de profondes réformes politiques, sécuritaires ou encore économiques.
Opposition djiboutienne anticipe la chute du président Guelleh
A en croire Adan Mohamed Abdou, président du parti ARD, il faut anticiper la chute du président Guelleh pour éviter l’anarchie. « Nous ne voulons pas nécessairement que le pouvoir disparaisse brutalement, nous voulons que cela soit fait pacifiquement. Mais on ne peut pas anticiper tel ou tel scénario », a-t-il souligné.
« Lorsque le régime partira, il ne faut pas que nous soyons surpris, il ne faut pas que le chaos prenne le dessus », a-t-il ajouté. « Quand le régime sera renversé, c’est cette charte-là qui sera pour nous opérationnelle et nous nous apprêtons déjà à prendre la relève. », a-t-il conclu.
Pour plusieurs observateurs, cette Charte de l’opposition djiboutienne n’est pas un simple texte. Elle se présente comme une nouvelle formation politique, avec un programme en préparation.
Le pouvoir rejette la démarche de l’opposition djiboutienne
Côté pouvoir, on balaye cette initiative de l’opposition djiboutienne. Pour Daoud Houmed, porte-parole de la majorité, « L’opposition djiboutienne est totalement désorientée ». La transition démocratique à laquelle elle fait allusion ne se décrète ni à Nantes en France, où a été signée la charte, encore moins à Bruxelles, a-t-il indiqué.
« Elle se décide par la voix des urnes. Il appartient au peuple souverain de Djibouti de décider à qui confier les destinées du pays. Par conséquent, le peuple souverain ne peut pas faire confiance à une coalition qui est totalement irresponsable », a-t-il souligné.
Les signataires disent vouloir créer un rapport de force avec le régime. Ils avertissent que si le pouvoir s’écroule brutalement, un chaos type Somalie ou une dictature type Érythrée pourraient émerger si la transition n’est pas préparée.
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