Gabon : l’OIAD s’insurge contre les poursuites contre un avocat

OIAD

L’OIAD (Observatoire international des avocats en danger) se  préoccupe d’une affaire au Gabon. Il s’agit de  l’affaire de la vente d’un navire saisi par la justice par l’homme d’affaires Nicolas Nguema et son avocat Me Anges Kevin Nzigou . Si au départ c’est l’homme d’affaire qui a été concerné et mis en garde à vue, son avocat est aussi actuellement dans le collimateur de la justice gabonaise. Il doit être entendu. 

L’évolution de l’affaire ne rassure pas. Raison pour laquelle l’OIAD se prononce. Pour l’observatoire, cette procédure vise à faire taire l’avocat. Ce qui est dénoncé à travers un communiqué, relayé par les confrères de RFI ce 20 décembre 2020.

L’OIAD dénonce une procédure  irrégulière

Depuis le 4 décembre, Nicolas Nguema est en garde à vue dans une affaire concernant la vente d’un navire, alors que ce bateau aurait été l’objet d’une procédure de saisie initiée par l’État gabonais, ce que ses défenseurs contestent d’ailleurs. À présent, la justice voudrait entendre son avocat.

Comme précédemment souligné, c’est par un communiqué rendu public que l’OIAD dénonce la procédure engagée contre l’avocat gabonais Anges Kevin Nzigou. Cette procédure est irrégulière selon l’observatoire. Me Anges Kevin Nzigou Ce dernier faut-il le rappeler défend l’homme d’affaires Nicolas Nguema. Selon les termes du communiqué de l’Observatoire, ces poursuites viseraient, à le faire taire. En réalité, pour Me Anges Kevin Nzigou, cette vente de navire a été bien légale. Il fait de son possible pour défendre son client.

Par ailleurs, Il faut rappeler que cet avocat gabonais et Nicolas Nguema sont tous deux opposants et membres du collectif Appel à Agir qui rassemble dix personnalités politiques et de la société civile.

L’OIAD  s’inquiète

L’OIAD s’inquiète de la situation. Pour l’Observatoire international des avocats en danger, la situation est à prendre au sérieux, car Me Anges Kevin Nzigou serait en danger

« La communauté des avocats est terriblement inquiète parce que la procédure qui semble être menée contre notre confrère Nzigou est dénuée de tout fondement, affirme Richard Sedillot, vice-président de la commission internationale du Conseil national des barreaux. A croire Richard Sedillot, on lui reprocherait d’avoir vendu un navire saisi alors qu’il a pris absolument toutes les précautions pour s’assurer que ça n’était pas le cas en consultant le registre qui est tenu par l’autorité maritime et sur lequel les saisies sont inscrites

« Par ailleurs, l’autorité maritime a donné une nouvelle immatriculation au navire, ce qui est impossible si une saisie a été pratiquée » ,a souligné Richard Sedillot . « De sorte que soit l’autorité maritime a commis deux très graves erreurs, mais je pense que ça n’est pas le cas, soit aucune saisie n’était inscrite et le navire pouvait donc être librement vendu. », a-t-il expliqué

« Nous sommes très inquiets : pourquoi envisage-t-on sa poursuite ? C’est pour une autre raison. Puisque nous connaissons ses engagements politiques, puisque nous connaissons sa liberté de parole, on peut craindre que les poursuites entamées contre lui visent à le priver de l’exercice de sa profession, ce qui est terriblement très inquiétant. », a-t-il conclu.

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