Suite au retrait de Saleh Kebzabo, combiné à l’affaire Yaya Dillo, l’opposition se concerte. A l’approche de l’élection présidentielle au Tchad, plusieurs opposants sont menacés. Il suffit de prendre deux faits pour s’en rendre compte. Il s’agit de l’affaire Yaya Dillo et le retrait de l’opposant Saleh Kebzabo.
En effet, la résidence du candidat Yaya Dillo a été attaquée et tout un contingent de policiers et de militaires ont tenté de l’arrêter. Un autre ténor de l’opposition Saleh Kebzabo a retiré sa candidature de la présidentielle du 11 avril, accusant le président Idriss Déby Itno, d’intimider ses rivaux par l’usage de la force. Après le retrait de Saleh Kebzabo, une partie l’opposition se concerte pour adopter une stratégie commune. Cette stratégie commune porte sur la participation ou non au scrutin
Les partisans du report du scrutin suite au retrait de Saleh Kebzabo
Il ne peut y avoir de scrutin dans ce climat d’insécurité. « L’élection doit être reportée pour qu’on puisse s’asseoir autour d’une table et examiner ce qu’il faut faire. Si nous partons les yeux fermés, ce sera un massacre. Je ne vais pas aller à Bébédjia, je ne vais pas aller à Moundou, au risque de me faire massacrer avec mes parents ». C’est ce que pense Ngarledji Yorongar, président et fondateur du parti Fédération Action pour la République (FAR)
Pour Théophile Bongoro chef de l’Alliance Victoire, Il faut la tenue d’un dialogue inclusif et exiger certaines conditions. « En revoyant la composition de la Céni, qui n’est pas paritaire, en revoyant la composition du CNDP qui n’est pas paritaire, et la nomination à la tête de la Céni de quelqu’un de véritablement indépendant, pas quelqu’un qui prend ses ordres de la présidence. Pour qu’on soit à chances égales en allant à ces élections. »
Tous dénoncent les violences de dimanche et la militarisation du climat politique
Retrait de Saleh Kebzabo, l’opposant Succès Masra rejette le boycott
L’opposant Succès Masra n’est pas dans la logique du boycott. Selon lui, « pas question de boycotter ce scrutin comme en 2006 et 2011, ce serait laisser les mains libres au président Déby. Après 30 ans au pouvoir », « c’est à lui de se retirer », a-t-il ajouté.
De son côté, le retrait de Saleh Kebzabo a fait aussi réagir le pouvoir. Jean-Bernard Padaré, secrétaire général adjoint et porte-parole du Mouvement patriotique du salut, a accusé l’opposant qu’il considère de « versatile », tout en refusant de commenter l’affaire de l’attaque de la résidence de Yaya Dillo, qui relève de la « justice » selon lui.
« Faire de la récupération politicienne de cet incident malheureux est indigne de l’homme politique qu’il prétend être, car ce dossier est un dossier judiciaire », indiqué Jean-Bernard Padaré
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