Journée mondiale de lutte contre le Sida : une pandémie occultée par une autre

Journée mondiale de lutte contre le Sida : une pandémie occultée par une autre

Le monde célèbre chaque 1er décembre, la journée de lutte contre le Sida. Ces deux dernières années, la lutte contre cette pandémie a été occultée par le covid-19 et l’Onu sida s’inquiète de l’atteinte des objectifs d’éradication.

L’agence de l’Organisation des Nations Unies chargée de la lutte contre le VIH (Onu sida) a indiqué dans son rapport, que la pandémie de covid-19 a fait baisser le rythme de dépistage du VIH. Il importe aussi de relever que la mise à disposition rapide de vaccins contre la Covid-19, révèle un manque d’engagement dans la recherche du vaccin contre le sida.

Difficile d’atteindre les objectifs d’éradication de la pandémie de sida

Dans son rapport publié le 29 novembre, l’Onu sida, alertait sur les défis à relever pour éradiquer la pandémie. En effet, les courbes des infections au VIH ne baissent pas assez rapidement et les « actions convenues ne sont pas menées à la vitesse et à l’échelle requises ».

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En plus le rythme des dépistages a diminué dans le monde en raison de la pandémie de covid-19 qui a concentré tous les efforts. L’impact de la pandémie sur les systèmes de soin dans le monde, a perturbé gravement l’accès aux systèmes de santé, aux dépistages et aux traitements contre le sida, dans de nombreux pays.

C’est pour cela que déjà l’année dernière, Onusida avait proposé de nouveaux objectifs pour 2025, notamment un accès à des options de prévention appropriées (préservatifs, médicaments…) pour 95 % des personnes à risque et marginalisées. Histoire de « se mettre sur la bonne voie » pour espérer atteindre l’objectif d’éradication d’ici 2030.

Manque de volonté dans la recherche du vaccin

La rapidité avec laquelle des vaccins contre le Covid-19 ont été mis à disposition, démontre un manque de volonté dans la lutte contre le sida. Pour Nicolas Manel, directeur de recherche à l’Inserm et chef d’équipe à l’Institut Curie, trouver un vaccin contre le VIH va dépendre « d’un choix majeur ».

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Or « le marché est aujourd’hui très faible pour les groupes pharmaceutiques. On déplore un manque d’investissement criant sur cette question », poursuit-il. Avant d’ajouter que « de nombreux chercheurs sont très motivés mais ils font avec les moyens du bord ». Toutefois explique-t-il à France 24, une autre raison est la capacité de mutation du virus du sida.

Cela rend difficile la mise au point d’un vaccin. L’essai d’un vaccin en Afrique sub-saharienne, qui devait protéger contre plusieurs variants du VIH, a récemment pris fin en raison d’une efficacité jugée insuffisante. Toutefois le vaccin reste a priori la seule manière d’éradiquer totalement le virus. Et les scientifiques espèrent que les avancées induites par le Covid-19 seront bénéfiques à la lutte contre le VIH.

Edoh