Equateur : la prison de Guayaquil, à nouveau sous contrôle des autorités

Equateur la prison de Guayaquil, à nouveau, sous contrôle des autorités

Le calme est revenu à la prison de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Equateur, où les policiers et militaires ont repris le contrôle, selon les sources officielles. Ceci clôt une nouvelle vague de violences entre détenus, qui a fait 68 morts.

La prison de Guayaquil, le plus grand complexe carcéral de l’Equateur, n’est pas à ses premières rixes entre prisonniers. Les détenus de cette prison, sont membres d’au moins sept organisations criminelles rivales et ces derniers n’hésitent pas à s’attaquer entre eux. Ce qui alimente d’avantage la crise carcérale qui secoue l’Equateur depuis quelques années.

Le massacre dans la prison de Guayaquil

Les affrontements ont débuté le soir du vendredi 12 novembre dans la prison de Guayaquil, comportant 12 quartiers qui abritent séparément les membres d’au moins sept organisations criminelles. Ces organisations ont des liens avec le narcotrafic notamment le cartel mexicain de Sinaloa et autres. La libération, la semaine dernière d’un chef de gang serait à l’origine de ces violences, pour le leadership.

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À coups d’armes blanches, d’armes à feu et d’explosifs, des prisonniers ont attaqué, après avoir saboté l’électricité, le bloc 2 dont le chef a été libéré. Les violences se sont étendues à d’autre blocs. Samedi, le bilan s’établissait à 68 morts et 25 blessés. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des détenus s’acharner à coups de couteaux et de bâtons, sur des corps entassés et carbonisés dans une cour.

Les assaillants faisaient preuve de « sauvagerie » et de « barbarie » dénoncées par les autorités. Après y être entrés lundi, c’est finalement mardi 16 novembre, que les policiers appuyés par les militaires ont pu reprendre le contrôle de la prison de Guayaquil. La situation « est maîtrisée, nous effectuons des interventions à l’intérieur des pavillons des détenus », a déclaré à la presse le directeur des services pénitentiaires du pays, Fausto Cobo.

Recrudescence des violences carcérales

L’Equateur est confronté depuis quelques années à une crise carcérale qui ne semble pas prête de finir. La prison de Guayaquil a déjà été le théâtre de violents affrontements en fin septembre. Ces affrontements ont donné lieu au plus grand massacre de l’histoire pénitentiaire de l’Équateur et l’un des pires en Amérique latine. 119 personnes avaient été tuées, certains détenus ont été démembrés, décapités ou brûlés.

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320 détenus ont perdu la vie dans différents épisodes de violence dans les 65 prisons de l’équateur depuis le début de l’année. Le président Guillermo Lasso, avait décrété le 18 octobre un « état d’exception » dans les prisons, prévoyant d’y envoyer des renforts militaires, mais la Cour constitutionnelle s’y était opposé.

Mais cette nouvelle vague de violences dans la prison de Guayaquil a dû faire bouger les lignes puisque l’armée est de nouveau intervenue. En outre, le président a annoncé un « processus de pacification dans les prisons », avec la médiation de la société civile. Cette fois-ci les têtes des narcotrafiquants, seront particulièrement visées.

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Kylian B.