Après le massacre de Solhan, village dans le nord du Burkina-Faso, la population a réagi avec consternation à ce qui semble être l’attaque la plus meurtrière qu’a connu le pays. Les burkinabais attendent du gouvernement des mesures dissuasives.
Le massacre de Solhan a eu lieu le vendredi soir, dans la province sahélienne de Yagha. Le massacre a fait officiellement 132 morts, mais des sources sécuritaires qui étaient sur place parlent plutôt de 160 morts.
Consternation après le massacre de Solhan
Le président burkinabais, Roch Marc Christian Kaboré a qualifié le massacre de Solhan de « barbare » et a déclaré trois jours de deuil national. Dans la capitale, Ouagadougou, les habitants appellent le gouvernement à prendre des mesures pour empêcher que de telles attaques ne se reproduisent. Pour Bernard Ouédraogo, « c’est vrai que le président a décrété trois jours de deuil sur toute l’étendue du territoire burkinabé. Mais nous espérons qu’il prépare aussi quelque chose, pour voir ce qu’on peut faire pour que ce genre de choses ne se reproduisent plus ».
Il faut rappeler que les individus armés qui ont attaqué le village de Solhan ont incendié le marché local et plusieurs maisons et ont tué 132 personnes. Le massacre de Solhan n’est pas le premier mais surement le plus meurtrier depuis que les attaques djihadistes ont commencé au Burkina-Faso en 2015.
Le massacre de Solhan, une première
Le massacre de Solhan a marqué le franchissement d’un nouveau cap dans la cruauté. Selon l’analyste Siaka Coulibaly, « c’est la première fois qu’il y a autant de morts en même temps dans une seule opération et surtout autant de morts civils. C’est pourquoi la population burkinabè est très triste en ce moment et les interrogations sur la capacité du pays et du système de défense et de sécurité à endiguer l’insurrection terroriste se multiplient ».
Alors que le pays entame son troisième jour de deuil, les burkinabais s’interrogent beaucoup sur le massacre de Solhan. La réponse du gouvernement à ces attaques ayant consisté à former des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) n’est apparemment pas efficace. Ces civils formés et armés pour défendre leurs localités et fournir des renseignements à l’armée, sont même devenus les premiers cibles de ces djihadistes.
Malgré la présence de plus de 5000 soldats français au Sahel, la violence djihadiste augmente. En avril, plus de 50 personnes ont été tuées en seulement une semaine, au Burkina Faso. Le massacre de Solhan devrait marquer un tournant dans la lutte contre le djihadisme au Burkina-Faso.