Le basketball au Mali est sous le feu des projecteurs ces derniers jours. Des accusations d’abus sexuels sur des joueuses de l’équipe nationale de moins de 18 ans, provoquent la démission temporaire du président malien de la Fédération Internationale de Basketball (FIBA), Hamane Niang. Ce dernier dirigeait la fédération malienne au moment des faits et son silence est remis en cause.
C’est le New York Times, après des enquêtes avec Human Rights Watch qui fait la révélation, le 14 juin. La fédération malienne de basketball aurait dissimulé des abus sexuels à l’encontre de joueuses mineures.
Des abus sexuels dans le basketball au Mali
Des joueuses de l’équipe nationale féminine de basketball des moins de 18 ans du Mali ont affirmé avoir subi des abus sexuels de la part de leur entraîneur principal mais la Fédération malienne de basketball, bien qu’ayant été informée, n’a pas réagi, a déclaré Human Rights Watch.
Amadou Bamba, âgé de 51 ans, dirigeait la catégorie des moins de 18 ans de l’équipe nationale de basketball au Mali, depuis 2016. Il aurait agressé ou harcelé sexuellement au moins trois joueuses et contrarié leurs carrières quand elles ont refusé d’avoir des rapports sexuels avec lui, selon des survivantes d’abus interrogées par Human Rights Watch.il n’est pas le seul accusé.
L’ONG affirme avoir écrit à la FIBA, qui a suspendu trois personnes pointées du doigt dans ce scandale. Elle a aussi appelé les autorités légales maliennes à enquêter sur ces allégations qui ternissent l’image du basketball au Mali. Mais cette situation a touché le plus haut sommet de la Fiba.
Retrait temporaire du président de la Fiba
Hamane Niang, président de la Fédération internationale de basket-ball (Fiba), s’est mis en retrait, dimanche, ayant eu connaissance de l’enquête que de New York Times et Human Rights Watch.
Le président de la Fiba n’est pas directement accusé d’abus sexuels. Il aurait cependant fermé les yeux sur ces pratiques. Pour le journal, Niang aurait « largement ignoré l’agression de femmes pendant une douzaine d’années entre 1999 et 2011, lorsqu’il a d’abord été président de la Fédération malienne de basket, puis ministre des Sports du pays ». Il ajoute que Niang « a dirigé la fédération malienne à une époque d’exploitation systématique des joueuses »
L’enquête menée par Romain Molina et Jeré Longman du NYT va encore plus loin : « Dans des entretiens avec le Times ces derniers mois, des joueurs maliens ont décrit Niang comme ne prenant aucune mesure et étant dans certains cas présent lorsque quelque chose s’est passé ».
Hamane Niang, s’il a temporairement laissé son poste de président de la FIBA, « nie fermement » les accusations portées par le journal. Il explique vouloir coopérer avec les enquêteurs. « Je n’ai jamais été impliqué et je n’ai jamais eu connaissance des accusations décrites dans votre correspondance », a-t-il simplement indiqué au journal américain. De son côté, la FIBA affirme vouloir « une tolérance zéro à l’égard de toutes les formes de harcèlement et d’abus », mais ajoute respecter la présomption d’innocence de Hamane Niang.
Ce scandale qui crée du remous dans le basketball au Mali, est interprété différemment par les soutiens de Niang. Selon eux, ces accusations ne visent qu’à éliminer un homme politique qui aura contribué à faire de son pays, un des acteurs majeurs des parquets à l’époque où il dirigeait le basketball au Mali.
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Esso A.