La Commission Vérité en Gambie, terminé ses travaux ce jeudi 27 mai par les auditions, entamées en janvier 2019. Cette commission avait pour mission de mener des enquêtes sur les violations des droits humains commises sous le régime de Yahya Jammeh. Après ces auditions, elle doit à présent rendre ses conclusions et faire des propositions aux autorités actuelles.
La mise en place de cette commission rentre dans l’optique de la quête non seulement de la vérité mais aussi et surtout la réconciliation ainsi que des réparations
La Commission vérité en Gambie pour des enquêtes
Les travaux de la Commission Vérité en Gambie ont duré deux ans. Tache pas facile. En effet, le processus a été parsemé d’embuches. Ainsi, la liste des exactions évoquées lors des audiences retransmises en direct à la télévision aura été longue : « chasses aux sorcières » contre les opposants emprisonnés et torturés, meurtres de journalistes et d’hommes d’affaire, massacre de migrants, viols, ou encore traitement forcé des personnes séropositives par un remède concocté par le chef de l’État. Tels ont été quelques témoignages soumis à la commission
Les personnes entendues dépassent le nombre de 370 témoins. Parmi elles, figurent d’anciens membres du gouvernement, des chefs de la police et du renseignement, et des « junglers », ces miliciens dont l’unité est qualifiée « d’escadron de la mort ». Selon les sources proches de la Commission Vérité en Gambie, à chaque fois, les ténors de l’ancien régime ont reporté la responsabilité sur un homme, Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale.
La Commission Vérité en Gambie à l’étape d’un rapport
La Commission Vérité en Gambie après les enquêtes et auditions, doit amorcer une autre etape qui est celle de la rédaction d’un rapport. En effet, la commission doit maintenant rédiger son rapport et proposer ses conclusions aux autorités début juillet. Pour les familles des victimes, les ONG et la société civile, la suite du processus est claire : il faut des poursuites pénales contre Yahya Jammeh et les principaux responsables des atrocités.
De son coté, Human Rights Watch propose la création d’une cour hybride Gambie-Cédéao sur le modèle de celle qui a jugé l’ancien président tchadien Hissène Habré. L’ONG espère que d’autres pays s’associeront aux poursuites et soutiendront une possible demande d’extradition de l’ex-président.