Est-ce la fin de Guillaume Soro ? La question vaut bien son pesant d’or suite à sa condamnation a perpétuité, hier mercredi 23 juin, par la cour d’assises d’Abidjan. Il est accusé de tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et complot. L’ancien allié d’Alassane Ouattara voit, depuis son exil européen, ses rêves de remplacer son mentor s’étioler.
La condamnation de Guillaume Soro, a été suivi de la dissolution de son mouvement politique Générations et peuples solidaires (GPS). Et comme on pouvait s’y attendre, l’ancien président de l’Assemblée nationale a rejeté ce verdict de la cour.
Ouattara a tenu sa promesse
Chose promise, chose due ; pourra t-on dire si on se souvient de la déclaration « pour lui, ce sera la prison à perpétuité » en octobre dernier, de Alassane Ouattara qui parlait de Soro. La fin de Guillaume de Soro était donc prédite par le président ivoirien à travers ces mots. Et la cour d’assises lui a donné raison. Cette condamnation à perpétuité ne peut signifier autre chose.
La cabale judiciaire contre l’ancien chef rebelle, trouve ses origines dans les ambitions présidentielles de ce dernier, selon des observateurs. C’est ainsi que d’allié de Ouattara dans son accession au pouvoir en passant par le poste de premier ministre et de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro s’est vu poursuivi pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux ». Ce qui lui a valu en 2020, une condamnation à 20 ans de prison. Marquant le début de la fin de Guillaume Soro.
Cette condamnation l’avait empêché de se présenter à la présidentielle de 2020. La perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État » qui vient s’ajouter aux 20 ans ont fini d’enterrer, celui qui avait aidé Ouattara à monter au pouvoir, pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Et comme cerise sur le gâteau, la dissolution du mouvement politique GPS vient graver dans la pierre la fin de Guillaume Soro.
la Fin de Guillaume Soro actée
Les réactions à la proclamation de la fin de Guillaume Soro sont diverses. C’est d’abord sa défense qui promet de faire appel tout en dénonçant un procès politique. Mais, on peut s’interroger sur les chances d’avoir un résultat différent quand on sait que même une décision de la cour africaine de justice n’a pu empêcher sa condamnation en 2020.
En effet, le 22 avril 2020, la Cour africaine avait ordonné à la Côte d’Ivoire de suspendre le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches, emprisonnés depuis quatre mois. La justice ivoirienne n’a pas suivi l’avis de la cour.
Ensuite c’est Soro lui-même qui, depuis son lieu d’exil, a rejeté « des verdicts iniques », dénonçant une procédure politique. Enfin ce sont les abidjanais qui ont des avis divergents. Si certains estiment que Soro mérite ce qui lui arrive, d’autres pensent que le processus de réconciliation vient de prendre un coup sérieux.
Bien que l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, ait appelé à un dialogue national, suite à la condamnation, on peut dire que Ouattara a vraiment décidé de la fin de Guillaume Soro, après l’avoir empêché de revenir au pays en 2020 pour participer aux élections.
Esso A.
Lire aussi: Côte d’Ivoire: ouverture du procès de Guillaume Soro et 19 proches cette semaine