Biens mal acquis : les Etats-Unis décident du sort de l’argent de Obiang, vice-président de la Guinée Equatoriale

Biens mal acquis , les Etats-Unis décident du sort de l’argent de Obiang, vice-président de la Guinée Equatoriale

Le gouvernement américain a décidé quoi faire de l’argent de Obiang, issu de la liquidation des biens qu’il aurait mal acquis aux Etats-Unis. La vente de ces biens qui lui ont été confisqués, a généré quelques milliards de francs CFA.

Près de 15 milliards FCFA ont été récoltés, selon VOA Afrique qui révèle l’information. Les autorités américaines estiment à 600.000, les équato-guinéens qui devraient bénéficier de cet argent mais pas en liquidité, plutôt en médicaments et vaccins anti-Covid19. Ainsi en sera-t-il.

Utilisation de l’argent de Obiang confisqué

C’est le lundi 20 septembre, que le gouvernement américain a fait la lumière sur l’affectation de l’argent de Obiang, vice-président de la Guinée Equatoriale, provenant de la liquidation de ses biens saisis aux Etats-Unis.

Teodoro Nguema Obiang Mangue, est accusé d’avoir mal acquis ces biens, notamment par la corruption et le blanchiment d’argent. Le ministère américain de la justice a révélé que le montant de l’opération de liquidation s’élève à 26,6 millions de dollars, soit près de 15 milliards de francs CFA.

Lire aussi: Condamnation de Teodorin Obiang : le gouvernement équato-guinéen vient-il à la rescousse du prince ? Teodorin Obiang

Ces fonds seront répartis en deux. Une partie pour l’achat des vaccins anti-covid pour la population équato-guinéenne. L’opération sera gérée par les Nations unies et portera sur un montant de 19,25 millions de dollars, soit environ 10,7 milliards FCFA. Le reste de l’argent de Obiang, 6,35 millions de dollars, soit environ 3,5 milliards FCFA, sera attribué à une organisation caritative pour l’achat de médicaments divers, toujours au profit de la population guinéenne.

L’organisation caritative à qui ira la gestion de cette part de l’argent de Obiang affecté à l’achat de médicaments a déjà été trouvée. Et bien sûr, il s’agit d’une organisation basée au Etats-Unis. L’Organisation Non Gouvernementale Medical Care Development International (MCDI). Basée dans la banlieue de Washington, MCDI est dirigée par Dr Joséa Ratsirarson, ancien secrétaire général au ministère de la Santé publique de Madagascar.

A qui profite finalement les biens mal acquis ?

Teodorin Obiang n’est pas le seul dirigeant africain à être tombé dans les filets de la bataille juridique lancée par les autorités américaines contre les biens qu’ils jugent mal acquis. Denis Christel Sassou Nguesso, ministre et fils du président de la République du Congo, s’est aussi vu privé d’un appartement de luxe à Miami en 2020, selon VOA Afrique. Il en est de même pour l’ancien président gambien Yayah Jammeh, qui a perdu un manoir dans l’Etat du Maryland.

Lire aussi: Affaire France-Guinée équatoriale : la Cour internationale de justice de la Haye rend la sentence finale le 11 décembre prochain

Toutefois, on peut s’interroger sur l’utilité de ces confiscations pour les populations prétendument propriétaires originelles de ces fonds. Dans le cas de l’argent de Obiang, le gouvernement américain a décidé d’en confier une partie aux Nations Unis pour l’achat des vaccins anti-Covid 19.

Sûrement que ce geste sera salutaire pour les populations guinéennes, durement touchées par la pandémie. Mais, il est permis de douter que ces derniers auraient fait ce choix si leur avis était demandé. En outre l’autre partie est confié à une ONG qui, selon son site web, est un habitué des interventions sanitaires en Guinée Equatoriale. Là aussi, il est permis de douter que l’argent de Obiang servira vraiment à ces populations spoliées.

Mais les autorités américaines sont confiantes, vu qu’elles ont déjà estimé le nombre de gens qui bénéficieront de ces opérations. Sûrement qu’un suivi sera fait quant à l’usage de ces fonds. Pour rappel, différents biens du fils du dirigeant équato-guinéen ont été saisis. Parmi ceux-ci figurent un blouson avec un autographe du roi de la Pop, Michael Jackson, décédé en 2009, mais aussi une villa à Malibu et une Ferrari.

Esso A.