Condamnation de Teodorin Obiang : le gouvernement équato-guinéen vient-il à la rescousse du prince ?

Teodorin Obiang

Six militaires français ont été arrêtés à Bata, en Guinée équatoriale, alors que la cour de cassation française venait de confirmer la condamnation de Teodorin Obiang. Le vice-président équato-guinéen et fils de l’actuel président est accusé de s’être enrichi en détournant des fonds publics.

Le fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema est sous le feu des projecteurs depuis le début de la semaine avec des sanctions en Angleterre pour des accusations similaires. Sanctions auxquelles son pays a réagi. Ce nouvel épisode ressemble bien à des représailles de la Guinée équatoriale contre tous ceux qui s’en prennent à son vice-président.

Représailles suite à la condamnation de Teodorin Obiang ?

C’est le mercredi 28 juillet qu’un hélicoptère français, qui effectuait une liaison logistique entre le Cameroun, et le Gabon (selon la version française), s’est posé à l’aéroport de Bata, en Guinée Equatoriale, pour se ravitailler en carburant. Mais l’appareil a été retenu par les autorités équato-guinéennes, qui reprochent à l’équipage un atterrissage sans autorisation. Interpellés, les soldats français à bord de l’appareil ont été entendus au commissariat central de Bata.

Jeudi, les autorités équato-guinéennes ont affirmé que l’appareil avait atterri sans autorisation. Malabo n’exclut pas une opération d’espionnage et une provocation de Paris. Ce que réfute l’état-major des Armées françaises, pour qui, l’équipage disposait des autorisations nécessaires avant d’effectuer une escale technique à Bata. Elle était en attente d’une autorisation de redécoller quand les tracasseries administratives ont commencé.

président équato-guinéen

Difficile de ne pas croire à des représailles de la Guinée équatoriale, après la condamnation de Teodorin Obiang par la justice française le jour même où l’équipage français atterrissait à Bata. Il était poursuivi dans une affaire dite des « biens mal acquis ». D’autant plus que, la Guinée équatoriale a eu une réaction similaire en début de semaine vis -à-vis du Royaume Uni.

En effet, le 23 juillet, le même Teodorin Obiang avait écopé de sanctions de Londres pour « détournement de fonds publics » et des pots-de-vin lui ayant permis de financer un train de vie somptueux. La réaction de la Guinée a été de fermer son ambassade à Londres à compter de lundi passé, pour des sanctions qu’elle juge « illégales ». La condamnation de Teodorin Obiang par la France n’est donc pas un acte isolé et provoque forcément une réaction parallèle.

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Ce qui est reproché au vice-président de la Guinée

Teodorin Obiang, 53 ans, avait été condamné par la cour d’appel de Paris en février 2020 à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et la confiscation de tous ses biens saisis pour « blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics et d’abus de confiance » entre 1997 et 2011. Il s’est pourvu en cassation de cette décision.

Et la cour de cassation n’a fait que confirmer cette condamnation de Teodorin Obiang le 28 juillet. Cette condamnation est définitive et a dû provoquer le courroux de la Guinée. Ce même courroux s’est manifesté contre le Royaume-Uni. « Nous n’admettons pas d’ingérence dans les affaires internes de notre pays », avait déclaré le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, affirmant que ces sanctions « violent le principe du droit international ».

Il est reproché au fils du président d’avoir consacré plus de 500 millions de dollars à l’acquisition de résidences de luxe à travers le monde, d’un jet privé, de voitures et d’objets de collection liés au chanteur Michael Jackson. Cet argent proviendrait des fonds publics de la Guinée équatoriale.

Dans son pays, Il est officier militaire avec le grade de général de division, chargé de la défense du pays. Il est également le propriétaire de la seule entreprise de médias privée de Guinée équatoriale, la radio-télévision Asonga, selon Voaafrique.com.

Cette condamnation de Teodorin Obiang ne fait que salir davantage l’image de celui qui est présenté de plus en plus ouvertement comme le « dauphin » de Teodoro Obiang Nguema, 79 ans.

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Esso A.