Loi pétrolière au Nigéria : adoption après des années d’attente

Loi pétrolière au Nigéria , adoption après des années d’attente

L’adoption de la loi pétrolière au Nigéria est intervenue, jeudi 1er juillet, au parlement. Attendue depuis près de 15 ans, cette loi est censée protéger les intérêts du premier pays producteur de pétrole en Afrique.

L’adoption de la loi pétrolière au Nigéria a été vécue hier comme une victoire par les parlementaires nigérians.

Une loi rénovatrice longtemps discutée

L’adoption de la loi pétrolière au Nigéria a été saluée, comme une « victoire importante » par le président de l’Assemblée nigériane. Ola Awoniyi, porte-parole du Sénat a, quant à lui, estimé que « c’est un événement important pour l’Assemblée Nationale en place, après des années de retard ».

En effet, les débats autour de la loi pétrolière au Nigéria durent depuis 2008 à l’Assemblée. Des réécritures dues aux désaccords sur ses termes, entre le gouvernement et les grandes compagnies pétrolières opérant dans le pays ; mais aussi entre l’exécutif et les Assemblées précédentes.

Avec 1,9 million de barils exportés chaque jour, le secteur pétrolier du Nigéria est réputé être corrompu et peu profitable aux populations locales. Situation que la nouvelle loi est censée corriger. Elle projette de maximiser les revenus du pétrole et mieux répartir les recettes au niveau local. Elle recadre également la fiscalité. La taxation sur la production augmente, celle sur les bénéfices diminue, et les compagnies verront les déductions fiscales réduites.

 

De plus, la loi transforme le statut de la compagnie pétrolière publique, la Nigeria National Petroleum Commission (NNPC). Accusée d’inefficacité et de corruption, elle va devenir une société commerciale et devra consacrer 30% de ses bénéfices à l’exploration pétrolière.

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La loi pétrolière au Nigéria pas encore la panacée

La nouvelle loi pétrolière au Nigéria ne règle cependant pas tous les problèmes liés au secteur. L’un des points essentiels en suspend est la redistribution des recettes allouées aux communautés vivant dans les zones d’extraction. Celles-ci exigent que 10% des ressources leur reviennent, la loi propose 2,5%.

Ce point a toujours été la pomme de discorde entre le gouvernement et les populations locales et a même suscité le courroux des Niger Delta Avengers, un ancien groupe armé, qui menace de reprendre les armes si ce pourcentage n’était pas suffisant, rapporte Rfi.

Un autre inconvénient de la nouvelle loi pétrolière au Nigéria est qu’elle ne sera impérative qu’à l’expiration des licences actuelles accordées aux compagnies. Pour le moment, ces compagnies sont libres de choisir de continuer avec l’ancien régime ou de migrer directement à la nouvelle loi.

De plus l’insécurité qui subsiste, avec des groupes armés qui trouent les oléoducs pour voler la production et procèdent à des enlèvements, est un défi que la loi pétrolière au Nigéria ne pourra régler.

Cependant elle a l’avantage de mettre fin à l’incertitude réglementaire qui a souvent découragé les investissements dans le secteur.

Esso A.

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