Procès de Hamid Noury : le piège suédois s’est refermé sur l’iranien

Procès de Hamid Noury , le piège suédois s’est refermé sur l’iranien

Ce qui intrigue le plus, dans le procès qui s’ouvre ce 10 août en Suède, hormis le rôle joué par l’accusé Hamid Noury dans des exécutions de masse, c’est le piège bien ficelé ayant conduit à son arrestation. Cet ancien responsable iranien de 60 ans est accusé d’avoir pris part active dans les exécutions d’opposants ordonnées par l’ayatollah Khomeini en 1988.

Le procès de Hamid Noury est prévu pour durer jusqu’en avril 2022, moment où le verdict sera connu. Cette semaine, trois journées d’audience sont prévues.

Hamid Noury piégé en Suède

Hamid Noury, qui vit en Iran, a été piégé par un rescapé de cette tuerie qui s’est réfugié en Suède. Après avoir passé son temps à documenter et écrire sur les massacres de 1988, ce dernier va s’allier avec le beau-fils (suédois d’origine iranienne) de son bourreau en 2019, selon la-vroix.com.

Tous les deux décidés à faire payer Hamid Noury pour les crimes qu’il a commis, vont monter un plan pour le faire venir en Suède où la justice a été déjà saisie. Noury est alors invité à passer du bon temps en Suède. On lui assure que le voyage, totalement pris en charge, se poursuivra à Barcelone et à Milan. Il mord à l’hameçon et débarque en Suède le 9 novembre 2019. Mais il est arrêté à l’aéroport international de Stockholm-Arlanda,

La justice suédoise qui se prévaut de la compétence universelle à juger certains crimes, l’inculpe pour « crime aggravé, de crime contre le droit international et de meurtre ». Deux ans d’instruction après, le procès s’ouvre donc en ce jour.

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Ce qui est reproché à Hamid Noury

Nous sommes en 1988. Alors que la guerre avec l’Irak touche à sa fin, l’ayatollah Khomeini crée les « comités de la mort », chargés d’éliminer les soutiens des Moudjahidines du peuple, mouvement considéré comme « en guerre contre Dieu ».

Hamid Noury était assistant auprès de l’adjoint au procureur à la prison iranienne de Gohardasht, nous rapporte la-croix.com. C’est dans cette prison qu’il est accusé d’avoir pris part à l’exécution de plusieurs détenus, dont l’un des rescapés a permis, quelques années plus tard, son arrestation en Suède.

Pour les victimes potentielles, même si Noury n’a pas ordonné ces exécutions, en tant qu’assistant au procureur, il y a joué un rôle important.

Mais cette affaire risque de prendre des élans diplomatiques, parce que l’actuel président iranien Ebrahim Raïssi est aussi accusé par Amnesty International d’avoir participé à ces massacres.

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Esso A.