Depuis plusieurs mois, la Russie empêche le renouvellement des comités d’experts de l’ONU. Ces experts indépendants, chargés de contrôler les violations des sanctions imposées par l’Onu, voient leur mandat arriver à terme dans plusieurs pays africains.
Après la Centrafrique, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud, c’est le Mali qui va se voir frappé par une absence des experts onusiens. Leur mandat a pris fin dans ce pays le 30 septembre. Mais la Russie refuse toujours d’approuver les nouveaux membres.
Composition déséquilibrée des comités d’experts de l’ONU
La Russie retarde son approbation des comités d’experts de l’ONU. En effet, selon des diplomates de l’organisation, le pays estime que les panels proposés par le Secrétaire Général de l’ONU ne sont pas géographiquement équilibrés. Le rôle précis de ces groupes d’experts onusiens est de contrôler le respect des embargos sur les armes. Ils peuvent proposer des sanctions contre des personnalités.
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Dans quatre pays concernés en Afrique, les mandats de ces équipes sont arrivés à terme. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit approuver de nouveaux groupes d’experts avant que la surveillance des sanctions ne puisse se poursuivre. La Russie disposant d’un droit de veto dans l’organe, elle refuse de signer les nouvelles listes, ce qui suspend le travail de ces comités d’experts de l’ONU.
« Malheureusement (…) la constitution de ces commissions n’est pas équilibrée géographiquement. Il y a une majorité de représentants des pays occidentaux » a déclaré à l’agence Reuters, Dmitri Polianski, l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU. Il a ajouté que certains de ces membres manquent « d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ». Le pays voudrait donc que davantage de Russes siègent dans ces commissions.
Des rapports trop souvent accablants pour la Russie
La Russie est souvent pointée du doigt dans les rapports de ces comités d’experts de l’ONU. Ce qui peut faire penser à un instrument de propagande contre ce pays. La commission surveillant la Centrafrique a accusé cette année des soldats centrafricains et leurs instructeurs militaires russes d’usage excessif de la force contre les civils, de meurtres, d’occupation d’écoles et de pillage. Moscou a rejeté toutes ces accusations.
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Le site d’information The Press Free, rapporte qu’en Lybie, les experts surveillants les sanctions de l’ONU ont mis en cause la Russie. En effet, ils ont déclaré en septembre dernier que les parties belligérantes et leurs soutiens internationaux dont la Russie, avaient violé un embargo sur les armes de l’ONU contre le pays d’Afrique du Nord.
Le rapport de ces comités d’experts de l’ONU a également indiqué que 11 entreprises ont violé l’embargo sur les armes, dont le groupe Wagner. The Press Free précise qu’en mai, le panel a déclaré que Wagner avait fourni entre 800 et 1 200 mercenaires pour soutenir le commandant rebelle de l’est de la Libye, Khalifa Haftar. Face à ces dénonciations accrues de l’action russe, il est normal que la Russie exige d’avoir autant de représentants que les occidentaux dans ces comités d’experts de l’ONU composés souvent de moins d’une dizaine d’experts.
Esso A.