Le sexe aux Etats-Unis : Une épée de Damoclès qui plane au-dessus des têtes

Le sexe aux Etats-Unis Une épée de Damoclès qui plane au-dessus des têtes

On ne badine pas avec le sexe aux Etats-Unis. Son plaisir, tant convoité serait devenu une arme redoutable qu’on peut diriger contre quiconque se laisse aller à la délectation. Après l’artiste R. Kelly, actuellement en procès, c’est le maire de New York qui fait les frais de l’intolérance autour de la question. Ce dernier, poussé à la démission, n’est pas le premier et sûrement pas le dernier.

Le mardi, 10 août, Andrew Cuomo, 63 ans, gouverneur de l’Etat de New York, a annoncé sa démission après avoir été accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes. Refusant de démissionner, il a dû se plier à cette exigence après la demande expresse du président Joe Biden. Au même moment, l’ancien artiste R. Kelly est poursuivi pour des raisons similaires.

La loi du sexe aux Etats-Unis

Les délits autour du sexe aux Etats-Unis, sont régis par un droit pénal qui prévoit des peines allant de l’amande à la condamnation à mort, selon cairn.info. Mais l’obligation de prouver l’agression « au-delà du doute bien fondé » rabat, le plus souvent, les victimes sur la procédure civile où il est plus facile d’obtenir des dommages-intérêts.

Et cette ouverture pourrait justifier la floraison des accusations liées au sexe aux Etats-Unis. Des personnes fortunées ou publiques, sont souvent accusées, soit de harcèlement, soit d’abus sexuels et des procès intentées pour les obliger à verser des dommages intérêts.

Ces accusations qui ne sont pas forcément fausses, apparaissent parfois comme ayant un but tout autre que de dénoncer un fait réel. Le sexe serait devenu, l’arc avec lequel on décoche des flèches en direction de cibles et les exemples sont légion. Et une fois la première flèche décochée, l’affaire fait le chou gras des médias et même des juridictions, au point où l’accusé est sûr d’y laisser des plumes, même après avoir prouvé son innocence.

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Le cas du gouverneur de New York, qui rappelle celui de DSK

Onze femmes ont accusé le gouverneur de New York d’harcèlement sexuel. Ce dernier qui a toujours nié les faits, a fini par démissionner. Toutefois, même après avoir présenté ses excuses aux femmes, il ne reconnait toujours pas les accusations qu’il justifie par de simples malentendus et différences de générations.

Pour lui, cette affaire était instrumentalisée à des fins politiques. Mais le mal est déjà fait et sa carrière politique a pris un grand coup. Ce qui intrigue, c’est que cette affaire tombe au moment où sa côte grimpait auprès des populations qui le trouvaient rationnels dans la gestion de la crise.

Cette affaire n’est pas sans rappeler, une autre qui a des traits similaires. Celle de l’ancien patron du Fonds Monétaire International, Dominique Strauss-Kahn. Pressenti comme futur vainqueur des primaires du parti socialiste français et même des présidentielles en 2012, ce dernier a été stoppé dans son ascension par une affaire de sexe aux Etats-Unis. L’affaire se clôt par une entente entre le candidat et la plaignante après l’échec des poursuites au pénal. Mais sa carrière politique ne s’en est jamais remise.

Et les exemples de déchéance liés au sexe aux Etats-Unis sont légion. Depuis le président Bill Clinton dans l’affaire Lewinsky, qui lui a valu une procédure d’impeachment qui n’a pas abouti, mais a entaché sa carrière.

L’ancien maire de San Diego, Bob Filner accusée en 2013 par 19 femmes a aussi été obligé de démissionner. Et la rocambolesque mais sûrement vraie affaire Weinstein, du nom du célèbre producteur de Hollywood, Hervey Weinstein, qui est éclaboussée en 2017 par des accusations d’abus sexuels. Ce dernier purge depuis 2020, une peine de 23 ans de prison.

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Instrumentalisation du sexe aux Etats-Unis

De plus en plus, se dégage une impression d’instrumentalisation du sexe aux Etats-Unis. Surtout quand il est dirigé contre des célébrités. On peut citer le cas du roi de la musique pop Mickael Jackson, accusé de pédophilie. C’était en 2013 que ses ennuis pour des présumés attouchements sur mineurs ont commencé. Et ces accusations l’ont poursuivi jusque dans sa tombe.

Actuellement c’est son jeune frère R. Kelly qui est aussi sous le coup de poursuites dans plusieurs affaires pour de multiples abus sexuels. Parce qu’il s’entourait de jeunes filles, R. Kelly a toujours nourri les soupçons d’abus sexuels tout au long de sa riche carrière musicale.

Il apparait qu’il est très facile de tomber pour une affaire de sexe aux Etats-Unis, d’où l’interrogation légitime sur des raisons inavouées autour de ces accusations d’abus sexuels, qui ont, à n’en pas douter, de beaux jours devant eux.

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Esso A.