Nouveau parti de Gbagbo: « l’histoire est faite de changement de noms » Théophile KOUAMOUO

Nouveau parti de Gbagbo, « l’histoire est faite de changement de noms » Théophile KOUAMOUO

Le coup de tonnerre provoqué par l’annonce de la création d’un nouveau parti de Gbagbo, a ses échos au-delà de la méditerranée. Mais pour Théophile KOUAMOUO, c’est un moindre mal. Reçu sur le plateau de TV5Monde, le journaliste de, Le Media Tv, se projette dans l’après FPI.

Pour rappel, c’est lundi lors d’une réunion des instances du FPI que, ces dernières ont reçu la proposition de Laurent Gbagbo de créer un nouveau parti.

Abandon du FPI, une exigence tactique

Laurent Gbagbo, du haut de ses 76 ans, a fait parler toute sa sagesse en évitant « la bataille pour le logo » du FPI. Pour KOUAMOUO, « changer de nom est peut-être la chose la plus sage qui puisse exister » parce que le FPI depuis l’arrestation de Laurent et Simone Gbagbo en 2011, a été coupé en petits bouts comme avec l’UPC au Cameroun.

C’est ce qui fait qu’aujourd’hui on se retrouve, d’un côté, avec un FPI illégal, celui de Gbagbo. Pour exister, celui-ci a dû s’appuyer sur une autre enveloppe, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), une « coquille plus ou moins vide, pour présenter des candidats lors des récentes législatives ».

De l’autre côté on a le FPI de Affi N’GUESSAN qui détient la légalité définie par le pouvoir de Ouattara. Et pour le journaliste, « il est très peu probable que le pouvoir fasse une passe à Laurent Gbagbo en lui remettant les clés du parti aux termes d’une bataille devant les tribunaux. ». Alors la création d’un nouveau parti de Gbagbo est sage et constitue, en fait, juste un changement de nom. Ce qui est commun avec les partis politiques.

En outre, l’abandon du FPI peut signifier que Gbagbo « veut un instrument à sa main ». Le FPI de Gbagbo peut devenir un terrain d’affrontement des « légitimités régionales et nationales » incarnées par la première génération du parti, les fondateurs dont Simone Gbagbo.

Laurent Gbagbo avait donc besoin de refaire quelque chose « à sa main ». En remplissant EDS avec le FPI historique et les partis satellites et en lui donnant un nouveau nom. Ce nouveau parti de Gbagbo lui sera donc totalement acquis.

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Le souverainisme, cheval de bataille du nouveau parti de Gbagbo

Le souverainisme qui peut être définie comme la défense de la souveraineté nationale est, selon Théophile KOUAMOUO, le fondamental auquel va revenir le nouveau parti de Gbagbo. Selon lui, c’est le souverainisme qui a fait la renommée de Gbagbo en Afrique lorsqu’ il était aux prises avec la rébellion. Et cette doctrine, plus que le socialisme, est assimilable par les nouvelles générations.

Le souverainisme qui induit le retour du panafricanisme a déjà été mis en avant par l’aile marchande du FPI de Gbagbo, EDS. Ce parti a rejeté dans son groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, la réforme du francs CFA, « le fameux Eco version Ouattara-Macron ». A cette bataille, qui a de l’avenir, s’ajouteront entre autres, l’industrialisation, la décentralisation évoquées par Gbagbo lors du comité central.

Pour le journaliste, le nouveau parti de Gbagbo sera pour lui « un moyen de peser jusqu’à son dernier souffle » dans le jeu politique ivoirien, dont les règles sont dictées par Ouattara. Et de choisir lui-même son successeur. Tâche qui s’annonce difficile. Mais les observateurs seront attentifs à la démarche de Gbagbo par rapport à Simone Gbagbo. Cette dernière qui, a « gagné plus de points qu’elle n’en a perdu » dans les derniers développements de sa relation avec Gbagbo.

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Esso A.