Présidence d’Interpol : élection controversée du général al-Raisi, accusé de torture

Présidence d’Interpol : élection controversée du général al-Raisi, accusé de torture

Alors que sa candidature était controversée, le général al-Raisi des Emirats arabes unies, a finalement été élu à la tête de L’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Même si ce titre est juste honorifique, son élection ne satisfait pas des défenseurs des droits de l’Homme.

Inspecteur général du ministère de l’intérieur émirati, le général Al-Raisi est accusé de torture et des plaintes ont été déposées contre lui dans plusieurs pays. La position qu’occupe son pays, en tant que deuxième contributeur financier d’Interpol a sûrement dû peser dans la balance.

Le général al-Raisi, nouveau président d’Interpol

Réuni depuis mardi en Assemblée générale à Istanbul en Turquie, l’organisation de coopération militaire a annoncé sur twitter les résultats de l’élection de ce jeudi 25 novembre. « M. Ahmed Nasser Al-Raisi (…) a été élu au poste de président [pour un] mandat de quatre ans ».

Lire aussi: Mali : pourquoi un mandat d’arrêt contre Karim Keita, le fils d’IBK ?

« En tant que président d’Interpol, je construirai une organisation plus transparente, inclusive et efficace, qui œuvrera à la sécurité de tous », a promis sur Twitter, le général Al-Raisi. Il est élu par les Etats membres avec une majorité des deux tiers (68,9 %), après une campagne de lobbying intense auprès des 194 membres d’Interpol.

Pour autant, le rôle du général al-Raisi sera essentiellement honorifique. Il occupe ses fonctions à temps partiel et conserve son poste dans son pays. Selon les statuts d’Interpol, c’est le Secrétaire général Jürgen Stock, renommé pour un mandat de 5 ans, qui est le vrai patron de l’organisation. Mais l’élection du général inquiète bon nombre d’organisations.

Une personnalité dérangeante

La personnalité du général al-Raisi dérange les défenseurs des droits de l’homme et des élus européens, qui s’étaient opposés à sa venue à la tête de l’organisation. En fait, il est visé par plusieurs plaintes pour « torture » en France et en Turquie. Il est aussi accusé de détention arbitraire d’opposants au régime émirati.

Lire aussi: Zambie : le nouveau président Hakainde Hichilema fait le ménage dans la police

En octobre 2020, dix-neuf ONG, dont Human Rights Watch (HRW), s’inquiétaient déjà du choix possible du général émirati. La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, s’en était aussi inquiétée à la mi-novembre, avec trois autres députés, dont la présidente actuelle de la sous-commission des droits de l’homme du parlement européen.

Elles avaient estimé que le choix du général al-Raisi « porterait atteinte à la mission et à la réputation d’Interpol et affecterait lourdement la capacité de l’organisation à s’acquitter efficacement de sa mission ». Comme pour dénoncer l’élection, la candidate malheureuse, la Tchèque Sarka Havrankova a tweeté que les statuts de l’organisation impliquaient de « s’opposer aux arrestations et détentions arbitraires et de condamner la torture ».

Edoh